
Rose alcane
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Rose alcane

Le projet Rose alcane a vu le jour suite à ma rencontre avec un parfumeur de la maison contemporaine de parfum, Aether, à l’occasion du lancement de cette dernière.
La parfumerie est un art qui structure ses créations autour d’un sens moins évidemment dédié à l’Art dans notre culture occidentale : l’odorat.
La parfumerie doit actuellement se plier à de nouvelles normes qui ne permettent plus l’usage d’un certain nombre de substances utilisées traditionnellement. Ces odeurs ont donc été recrées en laboratoire. Le propos de la maison Aether est de créer des sensations inédites, par l’usage exclusif de ces molécules imitant la Nature, mais néanmoins légèrement en décalage vis-à-vis d’elle.
Un décalage se crée également par l'évolution sur la peau du parfum. D'ordinaire, sa transformation suit la bien connue pyramide olfactive allant des notes de tête aux notes de fond. Ici au contraire, une stabilité olfactive apparait "en pointillés", par vagues successives.
Histoire d'une rose

Rose Alcane est le nom d’un parfum de chez Aether qui sent "la rose", mais une rose insituable, reconnaissable mais inconnue. J’ai décidé de porter ce parfum pendant une période, pour m'imprégner des impressions et images qu'il faisait naitre en moi. Puis j'ai procédé à un travail photographique autour d’une unique rose qui venait de m’être offerte par une danseuse de tango, à l’issu d’un spectacle. La rose, tirée d’un bouquet qu’elle venait de recevoir, s'est immédiatement singularisée, choisie parmi ses multiples congénères. Elle est devenue "ma rose", la Rose pour moi.
A la fois personnalisée et individu représentatif de son genre, je lui ai alors fait subir différents traitements. Pour la rapprocher métaphoriquement du caractère aqueux du parfum, j'ai tenté de la « noyer » afin d’obtenir une image de ce que je voyais en elle : un élément «moitié vivant » qui, lorsqu’on le plonge dans l’eau, émet des bulles à l’image d’un corps respirant. Les pétales, dissections involontaires, ont eux-mêmes été observés, la partie, pouvant, dans le cas d’une Rose, évoquer son tout odorifère.
Rose en série

La série tente de transposer via les possibilités qu’offre le médium photographique, le geste du parfumeur. Trace du réel, la rose n’est qu’une image d’elle-même, identifiable mais confondue avec son image qui n’est pas qu’un simulacre mais une nouvelle dimension de sa réalité.
La fonction documentaire de la photographie est ici détournée pour proposer une vision renouvelée d’un même objet, à différentes étapes de son existence, photographiées sans recourir aux normes de la photo documentaire (prise de vue frontale, lumière neutre, cadrage englobant l’objet, sans déformation des lignes de fuite).
Chaque photographie de cette Rose se veut d’abord une image, une photographie, avant que d’être la trace de son objet. Restitution déformée, transformée en son coeur, de son odeur par la contemplation de ce qui échappe au simulacre pour devenir objet.